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RANCHO LA BREA

Rancho La Brea est un site d’excavations de fossiles datés du Pléistocène supérieur*. Ces puits se situent à Los Angeles, en Californie (Etats-Unis). Il s’agit d’un gisement de bitume* naturel ; au Pléistocène supérieur, il s’agissait d’un piège mortel pour les animaux. Aujourd’hui, des animaux imprudents se piègent encore. 
 
 
Une représnetation de Rancho La Brea, © John Sibbick 
 

Géologie
 
Pendant des milliers d’années, la ville de Los Angeles était plongée sous l’océan. Pendant ce temps, les couches sédimentaires* marines formées à certains endroits se sont transformées en combustible. Il y a environ 100 000 ans, la mer se retira, les fonds marins sont devenus plaines herbeuses. L’érosion a peu à peu érodé les couches formées sur les gisements de bitume. 
 
Schéma représentant les puits de bitume 
 
Biodiversité
 
Tout un écosystème* fossile a été découvert à Rancho La Brea. Plus de 3 millions de fossiles y ont étés découverts ; allant de petits fragments de plantes aux grands mammifères (Mégafaune*), en passant par des poissons, des invertébrés, des reptiles et des oiseaux. 
Les scientifiques datent ces fossiles de -12 000 à -40 000 ans environ. 
Vu le nombre de fossiles découverts, les scientifiques ont pu reconstituer les réseaux trophiques de cet écosystème. 
 
Le pourcentage de mammifères et d’oiseaux de Rancho La Brea 
 
Environnement, faune et flore
 
Aujourd’hui, la Californie est un désert, mais au pléistocène, une flore plutôt luxuriante abondait. Plus de 158 espèces de plantes fossiles ont été découverts. Des pins, des chênes, des noyers, des genévriers, des séquoias, des cèdres, des framboisiers, des saules, des chardons et bien d’autres se mélangeaient aux fleurs et aux graminées. Malgré cet air luxuriant, le climat était typique du Pléistocène, il faisait froid et humide, en pleine ère glaciaire ; l’été, il faisait plus chaud. Beaucoup d’animaux évoluaient dans ce milieu. 
 
Une représentation de l’environnement 
Liste des plantes 
Arbre fossile 
 
En plus de la faune actuelle, on pouvait côtoyer de gigantesques animaux, c’est la mégafaune. A Rancho La Brea, la mégafaune était spectaculaire. Des moustiques, des coléoptères, des termites, des scorpions, des araignées représentaient les invertébrés. Des grenouilles croissaient dans les mares en compagnie de poissons comme l’épinoche ou le saumon. Des tortues, des crotales, des couleuvres, des iguanes évoluaient dans le paysage. Les mammifères carnivores étaient représentés principalement par le tigre à dents de sabre (Smilodon fatalis), le lion (Panthera leo), le loup dangereux (Canis dirus) ou l’ours à face courte (Arctodus simus) ; les proboscidiens y vivaient également (Mammut americanum et Mammuthus columbi), des cervidés, des paresseux géants (Nothrotheriops shastensis, Glossotherium harlani), des chameaux (Camelops hesternus), des chevaux (Equus occidentalis) et des bisons (Bison antiquus) représentaient les principaux herbivores. Dans les cieux évoluaient des vautours (Teratornis merriami), des faucons, des chouettes, des corbeaux et bien d’autres. 
Il y a eu plus de 60 espèces de mammifères, près de 140 espèces d’oiseaux, 6 espèces d’amphibiens, plus de 26 espèces de reptiles, 3 espèces de poissons, près de 56 espèces de mollusques et plus de 150 espèces d’insectes.  
 
Liste des mammifères 
Liste des oiseaux 
Liste des insectes 
Liste des mollusques 
Liste des poissons 
Liste des amphibiens 
Liste des reptiles 
 
Représentation en noir et blanc de Rancho La Brea 
 
Les carnivores : De gauche à droite : le loup dangereux (Canis dirus), le tigre à dents de sabre (Smildon fatalis), l'ours à face courte (Arctodus simus), le guépard géant (Miracinonyx sp.) et le lion américain (Panthera leo atrox) ; Alan turner et Mauricio Anton, 1997. 
 
Les herbivores : De gauche à droite : le pronghorn (Antilocapra americana), le cerf hémione (Odocoileus sp.), le chameau géant ( Camelops hesternus), le cheval occidentale (Equus occidentalis) et le bison (Bison sp.) ; Alan turner et Mauricio Anton, 1997. 
 
Ce qu’il s’est passé
 
Le bitume de Rancho la Brea a été mortel pour des milliers d’animaux. L’hiver, le bitume refroidissait et gelait, les animaux pouvaient s’aventurer sur les puits sans risque. Mais l’été, le soleil faisait chauffer le bitume ; devenu visqueux, les animaux s’y piégeaient. Les plantes mortes, la poussière et l’eau issue de la pluie recouvrait le pétrole empêchaient les animaux de se méfier. 
 
Les animaux errants en quête d’eau ou de passage passaient souvent dans ces dangereux bassins, l’état visqueux du bitume les emprisonnait. L’animal échoué devenait une aubaine pour les carnivores des alentours. Les carnivores, voyant les animaux enlisés se débattant, accouraient. Ils luttaient pour leur part de nourriture, et se piégèrent à leur tour. Puis vinrent les oiseaux charognards, qui, avec les autres animaux, s’enlisèrent. 
 
Mais l’événement n’était pas forcément courant. Il y a eu plusieurs milliers d’os retrouvés, mais sur un total d’environ 30 000 ans, ce qui permet de penser que si 10 animaux s’enlisaient tout les 10 ans, il y aurait eu assez de temps pour tous les animaux de venir s’enliser. De plus, les carnivores de tous le bassin de Los Angeles ont dû venir autour des cadavres d’herbivores car 90ombre total de mammifères sont des carnivores. 
 
Schémas représentant l'enlisement d'animaux ; Alan turner et Mauricio Anton, 1997. 
Les fossiles au fonds des puits ; Alan turner et Mauricio Anton, 1997. 
 
Extinction
 
Il y a près de 12 000 ans, le climat boisé se réchauffa et donna peu à peu naissance au climat désertique de la Californie actuelle. Les animaux géants disparurent peu à peu. 
La théorie principale de cette extinction est le réchauffement. La disparition des plantes de l’ère glaciaire eu un fort impact sur les herbivores, qui ont à leur tour eu un effet direct sur les carnivores qui s’en nourrissait. Cet effet très probable fut sans doute la cause principale de cette extinction ; mais c’est à cette époque que les humains s’installèrent sur le continent américain, il est fort probable que les Hommes ont accéléré ce processus d’extinction. On pense que les chevaux, les ours à face courte et les mammouths furent probablement chasser et exterminer, peut-être pour les mêmes raisons que les animaux actuels. 
 
L’Histoire, les Hommes et Rancho la Brea
 
Tout au long des derniers 10 000 ans, les hommes ont habités les plaines californiennes. Les amérindiens exploitaient déjà le bitume pour plusieurs raisons : ils se servaient de l’asphalte pour imperméabiliser leurs canoës. 
Des os humains datés d’environ -8000 ans appartenant vraisemblablement à une femme ont été retrouvés récemment parmi le bitume, on pense qu’elle a été assassinée ou sacrifié par les habitants de l’époque. 
 
Il y a 300 ans, les espagnols construirent un ranch près des puits de bitume (c’est l’origine du mot « Rancho »). A l’origine, c’est une concession mexicaine qui utilisait ces terres pour le bétail. Ces propriétaires, découvrant certains des fossiles, les prirent pour du malheureux bétail mort enlisé. 
Le mot « brea » signifie « goudron » en espagnol. Ce qui donne le ranch du goudron. 
 
Après la guerre civile américaine (dans les années 1870), la famille Hancock a acheté le site et a découvert la véritable valeur des fossiles. 
Cette famille a foré le sol pour extraire l’huile et l’asphalte du sol pour la première fois. Les toutes premières excavations de fossiles, conduite par l’université de Californie entre 1901 et 1912. En 1913, le musée d’histoire naturel lança des excavations qui durèrent presque deux ans. 
 
La maison de la famille Hancock 
un puits devant des anciens forages 
 
Pendant les excavations de 1913 à 1915, des milliers d’os ont été extraits de 96 gisements. Les fossiles ont été examinés et décrits par Chester, un diplômé de l’université de Californie. Il est devenu ensuite un des paléontologues les plus célèbres de Rancho la Brea. 
 
Les recherches aujourd’hui
 
En utilisant des outils tels que les brosses à dents, du coton imbibé de dissolvants pour aider à ramollir et dissoudre l'asphalte, les scientifiques nettoient et identifient les fossiles récupérés. Après que les fossiles soient identifiés, ils sont stocker dans les archives pour qu’ils soient facilement retrouvés pour l’examen postérieur et être étudier.  
 
Le puits 91
 
Juste à côté du muséum se trouve le puits 91. Ouvert en 1969, ce puits est toujours exploité. Il en a été extrait des milliers d’êtres vivants fossiles, dont des bactéries datés de -28 000 ans. Chaque saison, environs 1 000 os sont extraits du puits. Lors des excavations, des techniques modernes sont utilisées soigneusement pour trouver et extraire du bitume. Ensuite, les découvertes sont nettoyés et traités avec du dissolvant de sorte que les microfossiles soient également récupérés. 
 
Des fossiles spectaculaires
 
Plus de trois millions de fossiles ont été découverts à Rancho La Brea ; plus de 4000 loups dangereux (Canis dirus), plus de 2000 tigres à dents de sabre (Smilodon fatalis), 28 mammouths (Mammuthus columbi, mammuthus columbi), ont été extraits. Les os des oiseaux sont fragiles, le goudron a su les préserver. Les milliers d’os du tigre à dents de sabre Smilodon fatalis ont permis de mieux le connaître. La particularité de certains spécimens, c’est qu’ils ne soient pas fossilisés, ils sont toujours en véritable os, ce qui fait de Rancho La Brea un excellent gisement de fossile. 
 
Reconstitution de mammouths devant le muséum 
 
Glossaire
 
- Pléistocène supérieur : troisième et dernière partie du Pléistocène allant d’environ -120 000 à -10 000 ans 
- Bitume : Asphalte qui sert aujourd’hui pour les revêtements (chaussée, trottoir) 
- Couches sédimentaires : couche de dépôts se formant généralement dans la mer 
- Ecosystème : Ensemble des organismes animaux, végétaux d'un milieu naturel 
- Mégafaune : Faune du Plio-Pléistocène composée de mammifères de grandes tailles aujourd’hui disparus 
 
Sources
 
- Site du muséum de Rancho La Brea 
- Rancho La Brea sur le site du muséum d’histoire naturelle de Los Angeles 
- Rancho La Brea sur le site du muséum d’histoire naturelle américain 
- Autre site sur Rancho La Brea 
 
Images : Rob Barber, Pat Ortega, John Sibbick, Mauricio Anton 
 

 

(c) Félix Benoit - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 4.08.2006
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